« Un coin sur la table de la cuisine, quelques tubes de gouache, un pinceau
et un petit carnet, la légèreté du procédé m'a tout de suite ravi. Elle m'a rappelé mon enfance, le bonheur d'arriver à évoquer une ville dans la nuit avec quelques tâches colorées sur un fond noir velouté. Ça m'a pris il y a quelques mois, l'envie d'échapper aux habitudes acquises, l'envie illusoire de recommencer, de repartir à zéro. De fil en aiguille, j'ai vite retrouvé mes amours anciennes, l'anatomie, la couleur, le portrait, les formes végétales, les objets, le goût
de l'inventaire, comme une mise à plat en quelque sorte.
Je me souviens aux Beaux-Arts de ma professeure de couleurs à l'anatomie généreuse. Son exercice favori et quelque peu sadique était de faire faire
à ses élèves un grand dessin à la gouache, fait de 50 nuances de gris. J'y ai passé de longues heures d'ennui. J'ai mis longtemps à m'en remettre. Les cent gouaches qui suivent sont comme une sorte d'exorcisme... »
Martin J.
L'exposition de Martin Jarrie :
vernissage le 26/10/16 à 19h / Expo du 27/10 > 19/11
à la Galerie Treize-dix, 13 rue Taylor 75010
© photo Olivier Placet