Préface de Dominique Hérody :
"Les cabanes de Nylso sont du silence, si elles parlaient, elles chuchoteraient, elles murmureraient avec la brise, si elles parlaient elles diraient « Chuuut ». Les paysages sont accueillants, juste ils frémissent, la cabane y est inscrite, croit-on, faite de la même argile (façon de parler, du même arbre serait plus exact, ou de la même encre). Et puis il se dégage que la cabane a fabriqué son paysage, son entour, son jardin (jamais sa frontière), ce qu’il lui faut pour garder son équilibre en toutes saisons. Elles ne s’opposent pas à la ville pas plus qu’un poème à un roman. Elles sont ailleurs.
Le promeneur n’est jamais loin, un Robert Walser en ferait le tour sans l’idée de les collectionner (mais peut-être de les énumérer), parce que c’est sur
son chemin, quel que soit son chemin tant chacun a son mérite. Son abri
sera le bienvenu, pour un petit somme, ou pour une bonne nuit de réparation. Le promeneur n’a rien prévu de tel, mais la cabane est là, dans les parages,
il peut compter sur elle, même la plus inaccessible, même s’il ne lui demande rien. S’il passe à l’écart, il pourra la saluer pour signi er son admiration,
et enviera sa sérénité.
Elle ne répondra pas, n’oublions pas que le silence est sa manière d’éloquence. Dans Seeland, Robert Walser écrit : « Si j’étais peintre ou dessinateur, j’aurais certainement confectionné toutes sortes d’esquisses en chemin(...) un sapin, un hêtre, une cabane
ou une ruine, un ruisseau, un fourré et son fouillis de eurs, de broussailles et de gazouillis, et force est de dire et reconnaître qu’il m’eût été dif cile de restituer par un dessin
le chant céleste, les bourdonnements et roucoulements."
=> Vernissage le mercredi 11 mai 2016
à la Galerie Michel Lagarde dès 19 heures.
Exposition du 12 mai au 29 juillet 2016
Sortie en Librairie le 13 mai 2016
Pages : 120 pages
Format : 28,5 x 19 cm
Prix : 23 euros
Cet ouvrage est épuisé
ISBN :
978-2-916421-43-8