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Placid est un artiste prolifique et irrévérencieux qui s'est distingué dans le graphzine, la bande dessinée ainsi que le dessin de presse. Il s'arme cette fois de son pinceau et de sa gouache pour nous embarquer dans un tour de France bien particulier. Pas moins de 141 paysages peints in situ sont réunis dans cette exposition, explorant les singularités de panoramas citadins, maritimes et ruraux.

 

Grâce à des scènes à la fois simples et riches en détails, le peintre immortalise une France loin des cartes postales qui invite au véritable voyage. Beaucoup de ces peintures incluent des mises en abîme de créations humaines et toutes témoignent de l'empreinte de l'homme dans son environnement. Son coup de pinceau et son talent d'observation sont mis au service d'une promenade immersive dans un pays transformé, qui n'est pas sans rappeler les horizons de Georges Beuville.

 

Ces œuvres sont accompagnées dans le livre publié aux éditions Michel Lagarde par une trilogie nostalgique et imagée de poèmes en prose écrite par Françoise Geslin. L'ensemble est introduit par un entretien permettant à Placid de revenir sur son parcours artistique. Il est mené par Alexandre Devaux, chargé de collection à la BNF et historien de l'art, grand connaisseur de Roland Topor et Gébé. Cet ouvrage est le fruit d'une rencontre entre passionnés, où le paysage en plein air, genre célébré par les impressionnistes, se mêle au neuvième art.

 

Placid (Jean-François Duval pour l'Etat - Civil) est né à Caen en 1961. Étudiant aux Beaux-Arts de Caen puis aux Arts Décos à Paris, il mène depuis le début des années 80 une double carrière de graphiste et dessinateur. En 1980, il publie avec Muzo le premier numéro du "Journal de Placid et Muzo", un graphzine débordant de dessins sauvages tiré à moins de 300 exemplaires qui - tout en faisant référence aux célèbres personnages un peu niais de Pif-Gadget - s'engouffre dans la brèche ouverte par les collectifs graphiques Elles sont de sortie et Bazooka Production, eux-mêmes grands pourvoyeurs de pseudonymes décalés.

 

Huit numéros du "Journal de Placid et Muzo" paraîtront entre 1980 et 1984. Très recherchés aujourd'hui par les collectionneurs, ils poseront les bases de l'univers de ces deux artistes à l'expressionnisme ravageur. Après cette première expérience commune, Placid et Muzo désormais installés à Paris, vont produire leurs premières peintures et pris dans le tourbillon déclenché par l'engouement pour la Figuration Libre, multiplier les expositions en duo ou en solo. Parallèlement, ils deviennent des illustrateurs très demandés, publiant leurs dessins à l'humour corrosif dans des dizaines de titres ; de Métal Hurlant à Nova Magazine ou Libération.

 

Au début des années 90, leurs chemins se séparent, Muzo s'investissant notamment dans l'édition jeunesse. Placid reste de son côté proche de la scène graphique underground, multiplie les participations à des ouvrages collectifs, assure la rédaction en chef de l'éphémère mais brillant hebdomadaire STRIPS en 1996, tout en menant de front un parcours de directeur artistique / graphiste. La galerie Arts Factory réunit Placid et Muzo en 2005 pour une exposition rétrospective qui va coïncider avec la publication de plusieurs recueils de dessins importants et la redécouverte de leur travail. Citons notamment "Les Hommes et les Femmes" de Muzo chez Buchet-Chastel, bientôt suivis en librairie par les carnets de Placid "2006" et "2007" à L’Association.

 

En Librairie le 30 novembre 2023

Format : 22x29 cm

160 pages

ISBN :  978-2-916421-89-6

Prix éditeur : 30 euros