C'est une colère aussi violente que froide qui anime Chez les toubibs. Dans ce pamphlet, qui est, selon Dorgelès, "lancé comme une béquille dans les jambes des majors", Gus Bofa dénonce l'incompétence et l'optimisme meurtrier des "toubibs" qui, malgré la guerre, continuent de croire en la science.

La veine autobiographique de l'album est douloureusement évidente : pas moins de quinze planches sur quarante évoquent d'une façon ou d'une autre blessures aux jambes et amputations. Et Gus Bofa s'y représente trois fois, oreilles décollées et cheveux longs, d'abord emmené au " billard " par deux brancardiers qui le blaguent " Eh vieux! Tu enverras des cartes postales! " ; puis se mordant la main pour ne pas crier tandis qu'une infirmière major musclée manipule sa jambe malade " Ne vous contractez donc pas… Laissez-vous aller.. Mettez-vous à votre aise " ; enfin, en uniforme, son pied infirme en évidence, accoudé à une cheminée au-dessus de laquelle est tendue au mur, telle la dépouille d'un fauve, sa " peau rapportée du front et de l'hôpital. "

Gus Bofa, qui sait de quoi il parle, se démarque vigoureusement de la représentation officielle des hôpitaux où d'adorables infirmières offrent "des tisanes - et leurs appas - au ravissant jeune premier, invariablement blessé au bras, souriant, propret et fraîchement décoré" (Galtier-Boissière) .

http://www.gusbofa.com/fiche_ouvrage.php3?id=83

Nous remercions chaleureusement Emmanuel Pollaud Dulian pour cette notice extraite du site consacré à Gus Bofa. 

Edition La Renaissance du Livre (1917), Grand In-44° Exemplaire relié avec une toile grise, intérieur parfaitemant conservé sans aucunes rousseurs.

64 Pages plus double page quadri centrale.

Vendu