En 1937, alors que Malaises et Zoo sont déjà presque introuvables, l'Artisan du Livre, dirigé par Mlle E. Choureau, présidente de la Chambre syndicale des libraires de France, publie La Symphonie de la Peur, une méditation tragique sur la condition humaine que domine la Peur : "La peur n'est pas un instinct. Elle est antérieure à l'instinct. Elle est née avec la vie - qui n'est qu'un compromis entre la peur de l'éternité et la peur du néant."

Dans ce magnifique livre, Bofa livre son témoignage d'un monde sans lumière, ni espérance et appuie d'un texte qui les commentent des dessins encore plus impressionnants que ceux de Malaises.

Au terme de ce voyage au bout de la nuit aucune consolation ne s'offre au lecteur : "Nous avons aujourd'hui à peu près autant de certitudes sur le sens de l'Univers que les contemporains du ptédoractyle et peu de chances d'en acquérir d'avantage un jour."

La critique ne s'y trompe pas : "C'est comme une histoire de l'humanité, de l'humanité lamentable, et il suffit de suivre les arguments placés en face de ses dessins pour comprendre que l'artiste a voulu - et il a réussi - faire de la "philosophie en images" comme il a fait naguère de la "critique en images" avec ses Synthèses littéraires. Philosophie sombre; philosophie d'un nihilisme intégral... (...) L'art qui illustre ces thèmes de désespoir apparaît d'une admirable fantaisie où les effets de terreur, de comique et de fantasmagorie sont ménagés avec un sens de l'angoisse et des dons imaginatifs dépassant ce qu'on est convenu d'appeler le talent." (L'Oeuvre, 26 décembre 1937). 

1937, L'Artisan du Livre

Exemplaire sur lafuma  navarre n °1353